J’ai rencontré Carole lors d’un reportage pour le Secours Catholique sur le thème de la précarité énergétique. Elle avait acheté sa maison vingt-trois ans auparavant. Mais depuis cinq ans, celle-ci commençait à se délabrer et faute de moyen pour l’entretenir, la situation s’était empirée : froid et humidité, maison difficile à chauffer, facture d’énergie très élevée. Une vraie passoire énergétique.
La pièce la plus abîmée est la salle-de-bain, devenue insalubre. « Quand quelqu’un vient chez moi, je n’ouvre jamais cette porte. » déclare Carole. Elle est aussi extrêmement gênée par l’état des fenêtres, par les volets qui tiennent par des bouts de bois, par la façade du premier étage dont le doublage extérieur, en polystyrène, n’a jamais été recouvert de crépis. « Il y a un côté misérable », observe-t-elle. Elle n’ose pas imaginer ce que « les gens (qui passent devant sa maison) doivent se dire ».
En rencontrant une bénévole du Secours Catholique, elle a pu bénéficier du réseau Éco-Habitat pour la rénovation de sa maison. Et en l’espace de quatre mois, son quotidien a radicalement changé. Carole reçoit à nouveau des visites chez elle. Et une des premières choses que son fils de douze ans lui a dit à la fin des travaux, c’était : « Maintenant, je vais pouvoir inviter les copains ».
Ce reportage a été réalisé avec le journaliste Benjamin Sèze pour le compte du Secours Catholique. L’intégralité de ce reportage (texte et photos) est visible sur le site internet du Secours Catholique.
À PROPOS D’ANAÏS PACHABEZIAN
Anaïs Pachabézian construit depuis une quinzaine d’années un travail photographique autour de parcours de vie où se mêlent histoires individuelles et collectives. La notion de déplacement (volontaire ou forcé) est au cœur de ses projets. Elle s’intéresse également au traumatisme, à la résilience et plus récemment aux questions de transmission intergénérationnelle. Elle utilise principalement la photographie mais également la vidéo et le son pour tenter de saisir ce qui se révèle en creux. Parallèlement à ces travaux, elle réalise des commandes et intervient auprès de divers publics lors d’ateliers de pratique artistique. Et depuis quelques temps, elle travaille sur un projet de film documentaire (bourse Brouillon d’un rêve SCAM) où elle s’intéresse à ses origines familiales arméniennes. Son travail photographique est diffusé par le studio Hans Lucas.
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