Texte et prise de son : France Jolly
Collaboration artistique, habillage sonore et mixage : Paul Thouny
La Maison du geste et de l’image, m’a passé commande d’un geste artistique, d’une balade sonore dans les murs de la Mgi.
1. Un objet sonore artistique : ce qui émane d’un lieu
Il me fallait en premier lieu, trouver un juste milieu entre le documentaire et la création artistique.
Par quoi commencer ? Quel fil tirer ? Comment construire un récit pour une balade sonore dans ce lieu, sans que ce récit soit un guide de musée ?2. Mon premier geste fut une très longue immersion.
Plusieurs mois d’immersion ont été nécessaires pour aller au plus près de ce qui émane ici.
Rester longtemps, s’imprégner de l’ambiance, rencontrer les élèves, les artistes intervenants, les professeurs, toute l’équipe permanente, chacun d’entre eux, les observer, comprendre le rôle de chacun, dans les bureaux, dans les couloirs, dans les ateliers, sentir, et laisser émerger naturellement un récit.Voilà bien des années que moi-même j’interviens à la Mgi, en tant qu’artiste, et je croyais connaître ces lieux. Mais nous n’en connaissons qu’une infime partie.
J’ai découvert le travail des autres (photographes, vidéastes, metteur·es en scène), et aussi, celui de l’équipe permanente. Et tous les recoins, ce qui se trame derrière, dans les couloirs, les bureaux, les soutes.
Une première sensation m’est venue : cette maison est vivante, elle respire, transpire, elle est organique, c’est un corps qui court le marathon, se pose, repart, se transforme perpétuellement.3. Ne pas être velléitaire, laisser faire, tirer doucement le fil.
J’ai commencé un canevas (écriture/montage) pour trouver le juste milieu entre la visite documentaire et le voyage sonore que je désirais envoûtant, et poétique.
J’ai cherché l’émanation, le parfum, la sensation. Ce que m’inspirait cette maison. Un entre deux, qui permette une écoute, une empathie, qui ne soit pas informative, mais qui nous embarque vers un ailleurs, vers le rêve.4. Commence l’écriture
La baie vitrée dans le hall d’entrée fut le point de désancrage nécessaire. Bien quitter le quai pour se laisser aller au voyage. Prendre son temps, pour entrer dans la danse sans précipitation, avec douceur. A partir de la baie vitrée, mon récit s’est agencé, naturellement, il m’a suffi de tirer doucement le fil et de me laisser embarquer.5. Puis avec la collaboration précieuse de Paul Thouny ; nous avons cherché le bon équilibre, les sons, les ambiances, les voix, le rythme.
Je peux dire que cette commande, fut un travail collectif. La participation de toute l’équipe, la parole de chacun·e, leur passion communicative, ont fait cet objet sonore.
Je voulais remercier chaleureusement tou·tes les artistes intervenant·es croisé·es dans les couloirs qui m’ont ouvert les portes de l’atelier.
France Jolly