Ici et maintenant, des images d’archive se mêlent au présent…
En repérage dans le Panshjir, en Afghanistan sur les traces de mon père, je filme le long du fleuve. Quand je vois cet homme ! Cette traversée, tout devient limpide. A Paris j’apprendrai par un ami afghan que les morceaux de métal du pont sont des carcasses de bus ou d’hélicoptère de l’armée soviétique. Celle que mon père était venu combattre.
Les vivants et les morts dansent ensemble, sous le ciel tumultueux aux Buttes Chaumont nous reconstituons avec mon amie polonaise Justine Wojtyniak la danse macabre. Parmi nous il y a aussi Juraj.
En ballade avec mon fils et son ami Ibrahim, il me parle du Burkina Fasso ‘pourquoi on est partis ?’ résonne encore en moi. Je pense au Paradis perdu de John Milton.
Covid 19, mars 2020.
Tsiganie mon pays, palikieraw Romale ! Le fil brut de la vie, en équilibre, ici et maintenant, à nu.
Czarna Gora est un village des Tatras en Pologne où vie la communauté des Bergitka Roma, Patula, Rafal, Simon, Isa, Aga, Grazyna, …Synthèse d’un monde.
Rozalia et Lazare, en quête d’un nouveau monde. Pologne.
Rozalia et sa famille arrivent de Roumanie, elle cherche à soigner le cancer qui la ronge. Leurs voix sont aussi douces que leur vie est dure. Les regards s’endurciront, le cancer emportera Rozalia. Lazare voudra devenir légionnaire.
Juraj, Kosice, Slovaquie.
Première rencontre avec Juraj qui allait venir vivre avec nous en France. Il écrira un livre sur son enfance dans les orphelinats où le gouvernement l’a fait placer dans le cadre du programme d’assimilation des tsiganes.
Futoma est un village polonais proche de la frontière avec l’Ukraine, le sculpteur Antoni Rzasa y est né 100 avant ma venue. Je suis invitée à photographier.
Le festin des oiseaux – le cycle.
La Pieta, Antoni Rzasa a réalisé de nombreuses versions de la Pieta dans les année 70. Wojtek Rzasa et sa mère incarnent la Pieta, Wojtek vient de terminer de labourer son champ de pommes de terre, la terre est sèche. Tout à l’heure ils retournerons à leur maison, celle où est né le sculpteur, ils retrouverons les vaches, les chiens, les chats et les pneus, les carcasses rouillées de voitures, motos, tracteurs, les rêves envolés de Wojtek.
Flo traverse les frontières, Emilie s’envole, into the wild.
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Je revoie les photos que j’ai choisie, dans tous leurs éclectismes d’égalités, d’inégalités, de formes et de sujets, tout ces mondes que j’ai traversée, les différences entre les gens, entre ce qui leur est donné au départ, leurs choix, … Et peut être ce qui en ressort de par les énergies, les tempéraments, serait une commune inspiration à s’élever, un besoin d’absolu.
Mais ce qui nous relie très certainement c’est qu’on est tous différents, et c’est ça qui est beau.
L’égalité c’est le droit à la différence !
À PROPOS D’ANIA WINKLER
Je photographie pour approcher le monde, le toucher du bout des cils … pour me relier au monde.
Je photographie et je filme, souvent avec des personnes, des lieux qui me sont proches en quelque sorte.
Multiple dans mes approches et dans mes intérêts, j’aime particulièrement les espaces frontaliers et les zones sauvages.
Photographie – travail d’auteur, documentaire, portrait, transmission, spectacle, studio.
Film – documentaires, fiction, clip, avec des auteurs réalisateurs.
Membre du collectif FemmesPHOTOgraphes et représentée par le Studio Hans Lucas :
► hanslucas.com/awinkler/photo
► instagram.com/ania_winkler
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