L mot « fraternité » est inscrit depuis le 19e siècle au fronton des mairies.
Mais le discours sur les valeurs, chacun le sait, ne prend de sens que dans sa traduction dans le réel. Nous l’avons vu, les années précédentes, autour des valeurs de liberté et d’égalité et cela est encore plus vrai pour cette notion de fraternité, souvent controversée.
En effet comment s’y retrouver, comment résonne aux oreilles des adolescent·es l’idée de fraternité, de lien avec l’autre, dans un système scolaire et social où l’individu est survalorisé, la concurrence le moteur, la réussite personnelle le modèle à suivre ?
Les jeunes, sont soumis à ces injonctions contradictoires. Chacun en a conscience, s’en accommode ou bien souvent cherche à dépasser cette contradiction.
Parfois ce sera en utilisant un mot plus juste, un concept dont on voit le contenu concret, qui échappe aux discours officiels, comme sororité employé par les féministes, ou solidarité qui aujourd’hui est le terme dont beaucoup souhaitent qu’il se substitue à fraternité. Parfois, ce sera en s’engageant dans des activités, en vivant des moments qu’ils pourront qualifier de fraternels ou de solidaires et qui feront progresser leur réflexion.
Et c’est ce cheminement que l’art peut accompagner, parce que la pratique artistique peut susciter des actes de fraternité mais aussi donner forme par des expressions collectives ou individuelles aux interrogations, indignations et engagements autour de ces idées.
En bref, de belles perspectives pour cette nouvelle année scolaire!
Anita Weber
Présidente de la Maison du geste et de l’image